Alpine A110
Génération 3. 1962 – 1977.
Nom | Moteur | PMax |
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A110 | S4 de 956cm³ | 45cv |
En 1962, Alpine présente la relève. Elle se nomme la A110 et si personne ne se doute encore du potentiel de cette auto, c’est pourtant elle qui va propulser Alpine dans la stratosphère. A grands renforts de bleu, elle reprend des éléments de sa grande sœur A108, à commencer par le superbe châssis-poutre, et les courbes conformes à la nouvelle identité de la firme Dieppoise. Ligne ramassée, phares reculés et englobés, carrossage du futur… Alpine conserve aussi une coque en fibre de verre et polyester, dans sa lutte contre les kilos. Mais l’évolution ne s’arrête pas là. Renault a investi dans le développement d’un tout nouveau type de moteur à 5 paliers appelé « Sierra ». Initialement monté dans la récente Renault 8, ce moteur est prévu pour équiper des véhicules plus lourds, et de gammes plus élevées. Coulés dans la fonte, coiffés par une culasse en aluminium et disposant d’un arbre à cames lateral placé très haut sur le coté du bloc, les 956cm³ de ce 4 pattes enchantent plus par l’agrément de conduite impeccable qu’ils procurent, que par leur puissance fébrile de 55cv SAE (soit environ 45cv DIN). Pourtant son comportement est tout simplement délicieux et le rapport poids/puissance se situe très bas.
Types | Cylindrées | PMax | VMax |
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S4 | De 1.1L à 1.6L | De 55cv à 127cv | +205kmh |
De 1962 jusqu’à 1996, Renault n’aura de cesse de faire évoluer son moteur Sierra, au grand bonheur d’Alpine qui se sert du motoriste, au gré des saisons, pour proposer des versions toujours plus performantes de l’A110. C’est ainsi qu’elle va gravir l’échelle de la puissance en passant sur un 1.1L de 55cv (66sae), puis de 80cv (95sae). Vinrent ensuite deux 1.3L de 100cv (120sae) et 87cv ( 103sae), ce dernier étant légèrement moins cubique et donc moins énergivore. Tous furent issus de la Renault 8. Puis à la fin des années 1960, c’est l’arrivée des R12 et R16 avec leurs moteurs Sierra de 1.3L, 1.5L et 1.6L allant de 70 à 125cv (din). — L’apothéose est atteinte avec l’Alpine A110 1600si, et son moteur à injection tiré de la R17 TS passé par la case Gordini. C’est maintenant 127cv qui déboulent sur le train arrière de cette boule de nerfs, lui permettant d’accrocher jusqu’à 205 km/h—. En usine, quelques très rares exemplaires dénommés A110 Bis sont équipés de 16 soupapes et atteignent la puissance phénoménale de 220cv. Elle resteront des outils de competition pour des équipages privés et ne seront pas commercialisées.
La Berlinette jouit d’une réputation très controversée : Il est dit qu’elle tient bien mieux le pavé en courbe qu’en ligne droite ! Alpine, toujours à l’écoute de sa clientèle corrige le tir et greffe les triangles superposés de la récente A310 sur l’A110sc. Le comportement de la voiture est chamboulé, elle devient fixée à la route, et perd tout son tempérament explosif. Elle est subitement boudée par les puristes de la première heure.
Pour couronner le tout, l’A110 connaîtra une dernière version avec le moteur Cléon-Alu, qu’on appelait jadis Sierra. Au grand Dam d’Alpine, celui-ci ne passera pas dans les ateliers de Gordini. Le 1600sx ne délivrera que 93cv sur la Berlinette en fin de carrière. Une fin horriblement fadasse pour un monument de cet acabit !