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🔎 Peugeot 205 GTi 1.6L

La Reine des Lionnes

Il Ă©tait une fois, dans nos anciennes contrĂ©es françaises, une Petite Lionçonne qui passait son temps Ă  miauler. Elle allait et venait entre villes et campagnes, se nourrissant d’insectes insipides. Puis lorsque survint une terrible pĂ©riode de famine, ignorant tout de la chasse, la Petite Lionçonne se mourrait lentement, son destin semblant scellĂ©…

Mais alors qu’elle Ă©tait Ă  l’article de la mort, elle aperçut au loin une proie, seule, qui semblait inattentive. Tapi dans l’ombre, Petite Lionçonne l’analysait, cherchant un moyen pour s’en saisir. Insouciante, la victime commit l’erreur de se croire seule et baissa sa garde. D’un geste terriblement prĂ©cis, Petite Lionçonne s’en saisit, n’en faisant qu’une bouchĂ©e. Petite Lionçonne avait disparu, laissant place Ă  la Reine de la jungle. Sans mĂŞme s’en apercevoir, elle Ă©tait devenue une Lionne fĂ©roce et massive, capable de rugir hargneusement et de bondir sur ses proies, avec la plus grande des dextĂ©ritĂ©.

Fiche technique complète

IDENTITÉ :
DĂ©nomination205 GTi 1.6L205 GTi PTS205 GTi 1.6L (115)
Millésime1984-198519851986-1992
Type MineVF3 741C66VF3 741C66VF3 741C66
Fiscalité8cv8cv8cv
---MOTEUR---
CodeXU5JXU5JXU5J-A
BlocAluAluAlu
ArchitectureS4 SOHCS4 SOHCS4 SOHC
Cylindrée1580cm³ (1.6L)1580cm³ (1.6L)1580cm³ (1.6L)
AspirationAtmoAtmoAtmo
Soupapes8s8s8s
ImplantationTransversal avantTransversal avantTransversal avant
GestionInj. Bosch L-JetronicInj. Bosch L-JetronicInj. Bosch L-Jetronic
AxC83,0 x 73,083,0 x 73,083,0 x 73,0
PMax105cv @6250rpm125cv @6900rpm115cv @6250rpm
CMax137nm @4000rpm140nm @4200rpm133nm @4000rpm
RMax6500rpm7000rpm7000rpm
---TRANSMISSION---
Type(FWD) Traction(FWD) Traction(FWD) Traction
Boite[BE1] BVM5[BE1] BVM5[BE1] BVM5
[BE3] BVM5
---ROUES---
Pneus185/60 HR14185/60 HR14185/60 HR14
Freins avantDisques Ventilés 247mmDisques Ventilés 247mmDisques Ventilés 247mm
Freins arrièreTamboursTamboursTambours
Aides---------
---PERFS---
VMax193 km/h+200 km/h196 km/h
0-100 km/h9"58"59"1
80-120 km/h6"35"95"9
400m16"716"316"3
1000m31"130"130"4
Poids850 kg855 kg850 kg
RPP8.1 kg/cv6.8 kg/cv7.4 kg/cv
Rendement66 cv/L78 cv/L72 cv/L
Conso Mixte9,9 l/10012,9 l/10011,2 l/100
Tarif neuf de base67 600 frs82 200 frs72 500 frs
Cote 20174.500€ > 20.000€4500€ > 22.500€3.000€ > 15.000€

STORY

 

L’histoire folle de Peugeot, constructeur automobile français en dĂ©clin, enracinĂ© dans la fabrication de voitures très banales, va brutalement changer lorsqu’il prend le risque de miser tout ce qu’il lui reste sur une petite auto Ă  la rĂ©putation moderne : La 205.

Le pari s’avère immĂ©diatement payant, car la petite 205 tient ses promesses de modernitĂ©. En comparaison, la triste 104 que le Sochalien propose depuis si longtemps semble venue tout droit du moyen-âge… De ce point de vue, il paraissait très difficile de faire pire pour rivaliser avec la R5 et la Golf, celles-lĂ  mĂŞme qui dominent respectivement le marchĂ© français et allemand. L’arrivĂ©e de la 205 va jeter un Ă©norme pavĂ© dans la marre et se rĂ©vĂ©ler salvateur pour Peugeot, qui peut Ă  nouveau respirer. Et comme une Ă©vidence, nĂ©e en plein dans les Eighties, elle fait un passage remarquable en salle de musculation, rituel de l’âge d’Or devenu incontournable. Ressortez vos joggings fluos, claquez votre K7 de Run DMC dans le poste auto-reverse, grillez-vous une Gauloise et rendez-vous en 1984. Focus sur la Peugeot 205 GTi.


205 GTi 1.6L

Phase 1. 1984 – 1987.

Extérieur

C’est donc en Mars 1984, un an jour pour jour après la sortie de la toute première 205 que le Lion va pousser son premier rugissement. La Peugeot 205 GTi est un savoureux mĂ©lange de chic et de sportivitĂ©. Emprunte de bon goĂ»t, elle parvient Ă  afficher une grande classe sans ne jamais trop en faire. Elle est disponible en cinq coloris : Blanc « Meije », rouge « Vallelunga » et noir « Classique » sont les couleurs de base, tandis que les deux splendides gris « Graphite » et « Futura » ont une finition mĂ©tallisĂ©e. CampĂ©e sur des jantes en alliage de 14″ et affublĂ©e d’élargisseurs d’aile en plastique, le Sochalien a mĂŞme fait appel Ă  Vitaloni pour son unique rĂ©troviseur « Storm Baby Tornado » Ă  soufflet. Le long de la caisse est entourĂ© par un joli liserĂ© rouge vif, signe distinctif de caractère sportif dans les annĂ©es 80 ! Le jupe et le bouclier sont spĂ©cifiques au modèle, et ce dernier se pare de 2 phares longue portĂ©e jaunes. En prime, elle arbore deux larges monogrammes « 1.6 » et « GTi » sur ses ailes arrière, dont le droit s’aligne parfaitement dans l’axe de la trappe Ă  essence. La messe est dite au premier coup d’œil !

Intérieur

Un petit tour de clĂ© dans le barillet de la portière conducteur s’impose pour pĂ©nĂ©trer dans l’habitacle, car en 1984 la tĂ©lĂ©commande est rarissime, et encore plus sur une auto de cette catĂ©gorie. Se dĂ©voile alors un intĂ©rieur de feu, dont la moquette, d’un rouge vif, nous saute immĂ©diatement aux yeux. Elle dĂ©gage une attraction si forte que l’invitation Ă  s’installer aux commandes paraĂ®t irrĂ©sistible. Les sièges « Biarritz » de type semi baquets sont en velour noir Ă  motif quadrillĂ© rouge et blanc. On sent que depuis la 104, Peugeot a fait un effort niveau design de la planche de bord, mais pas trop quand mĂŞme… On est bien au-dessus d’une R5 (qui a quand mĂŞme 10 ans dans les roues) mais pas encore au niveau d’une Golf (qui a aussi 10 ans dans les roues). Le tout est Ă  l’image de la 205 basique, très mal assemblĂ©, avec de nombreux dĂ©fauts d’ajustement et des grincements omniprĂ©sents, mĂŞme Ă  l’arrĂŞt ! Derrière un petit cerceau Ă  deux branches siglĂ© « GTI » – au cas oĂą vous auriez oubliĂ© – se cache une instrumentation très complète et bien lisible, comprenant pression et tempĂ©rature d’huile, tempĂ©rature d’eau, compte-tour et tachymètre graduĂ©s respectivement jusqu’à 8000rpm et 200 km/h.

Moteur

C’est sous le capot que le Lion s’est vraiment fâchĂ©. Las de ne pouvoir tenir tĂŞte Ă  la concurrence, la firme Sochalienne a profitĂ© de la sortie de sa 205 pour dĂ©velopper le moteur XU. Logique oblige, le bloc X jusqu’ici capable de fournir 80cv va passer Ă  l’entraĂ®nement intensif pour ĂŞtre greffĂ© dans la GTi. Au menu, le 4 cylindres en ligne de 1580cmÂł Ă  simple arbre Ă  cames en tĂŞte emploie une distribution Ă  courroie crantĂ©e et se dote d’une injection complète Bosch. MontĂ© en position transversale, il inaugure la coupure d’injection en pĂ©riode de dĂ©cĂ©lĂ©ration, histoire d’économiser quelques centilitres du prĂ©cieux liquide. Pas de multisoupapes ici, juste de la bonne vieille mĂ©canique Ă  papa bien rĂ©glĂ©e, et le bouillant XU5J affiche maintenant 105cv Ă  6250rpm avec un couple de 137Nm dès 4000rpm. AssociĂ© Ă  une boite 5 rapports ultra courte, il se contente de 193 petits km/h en vitesse de pointe, tandis que le « 0-100 » est abattu en 9 secondes et 5 dixièmes. Niveau consommation, avec un 9 litrons par tranches de 100 bornes, ce n’est pas gĂ©gĂ©, si on tient compte du poids très contenu de la bestiole. Surtout qu’on parle lĂ  d’une conduite normale, car en mode « Pied-de-plomb » elle se transforme en soiffarde capable d’engloutir plus de 12L aux 100km !


Châssis

Posée sur ses gomards de 185cm, avec sa suspat’ type McPherson et son train avant plus large que l’arrière, elle a des allures de Bulldog cette 205. Surtout que son Cx de 0.34 est loin d’être degueulasse, à une époque où l’étude aérodynamique relevait plus de l’envoi des fusées dans l’espace que du sport automobile. La machine est freinée par deux disques ventilés de 247cm à l’avant et deux tambours bien plus classiques à l’arrière. Son poids, hors options, se cantonne à 850 petits kilogrammes. Si vous avez moins de 20 ans, inutile de relire, il n’y a pas d’erreur. Cette prouesse était rendue possible grâce à l’absence totale d’aide à la conduite, de sécurité, mais surtout de confort général.

Conduite

Dès le premier coup de clĂ©, le XU5J dĂ©marre au quart de tour. Le rĂ©gime moteur, dirigĂ© par le rĂ©gulateur de ralenti se montre assez Ă©levĂ© Ă  froid, mais baisse rapidement. Le temps de laisser l’huile prendre quelques degrĂ©s, on peut alors s’attarder au rĂ©glage du siège, avant de s’apercevoir que l’opĂ©ration sera plus rapide que prĂ©vue : Mis Ă  part une glissière et un dossier rĂ©glable, Peugeot a dĂ©missionnĂ©. Vous pouvez chercher la hauteur, les dorsaux il y a walou ! On comprend dĂ©jĂ  un peu mieux comment la 205 GTi parvient Ă  850kg sur la balance… Le problème c’est que la position de conduite est vraiment toute nase, le volant est Ă  peine rĂ©glable en hauteur, et on s’apercevra vite que le maintien des semi baquets est très perfectible une fois la cadence accĂ©lĂ©rĂ©e. Mais trĂŞve de babillage, il est temps de voir le comportement normal de la bĂŞte. La commande de boite n’est pas un modèle de prĂ©cision, ça flotte, ça manque de rigiditĂ©, mais les rapports s’enquillent sans broncher et sans erreur. Ce qui choque le plus, c’est la volontĂ© du moteur Ă  prendre des tours Ă  peine la pĂ©dale effleurĂ©e. Ça monte, ça gueule et c’est surtout instantanĂ©, un vrai bonheur en somme. Le revers de la mĂ©daille, c’est qu’au feu vert, si on n’use pas de parcimonie, le XU5J a tendance Ă  hoqueter et ça devient vite pĂ©nible. En ville, la plus grande douceur est donc exigĂ©e pour garder la 205 GTi au calme absolu. C’est une fois sorti de la ville que tout va s’accĂ©lĂ©rer. Car la cambrousse, elle aime ça la garce, et on sent bien que c’est son terrain favori. Le train avant se rĂ©vèle d’une prĂ©cision chirurgicale. Sa fermetĂ© remonte les informations avec une extrĂŞme rigueur. Et c’est bien lĂ  que la 205 GTi frappe très fort : Aujourd’hui encore, aucune production automobile grand-public n’a jamais pu la surpasser. Au risque d’en faire sourire certains, la sportive qui s’en approche le plus en termes de lecture de la route est la Skyline R34 GT-R. Un bolide aux antipodes de la 205 GTi, truffĂ© d’aide Ă  la conduite et surtout d’un autre temps. Au final, cette 205 se montre bluffante et l’on comprend mieux l’engouement dĂ©mesurĂ© de toute une gĂ©nĂ©ration pour cet engin. Mais mais mais… Il y a un « mais » : Le train arrière se montre mĂ©chamment piĂ©geur Ă  l’attaque, et le moindre freinage en appui ne pardonne pas, car si l’avant s’arrĂŞte sans problème, l’arrière ne demande qu’à le dĂ©passer. Nombreuses sont celles Ă  avoir fini enroulĂ©es autour des platanes… Quant Ă  l’autoroute, n’y pensez mĂŞme pas. Si y parcourir quelques kilomètres peut ĂŞtre envisagĂ©, vous pouvez oublier le concept de traverser la moitiĂ© de l’hexagone avec une boite de vitesse aussi courte. Pour atteindre les 130 km/h en 5ème, le moteur doit tourner Ă  4500rpm !


GTi PTS 125cv

AcculĂ© sous une presse très critique Ă  l’égard du manque du puissance de la 205 GTi, surtout vis-Ă -vis de la concurrence, Peugeot va rĂ©pliquer en confiant le dĂ©veloppement d’un kit de prĂ©paration Ă  PTS. La branche sportive va revoir entièrement la culasse, remplacer l’arbre Ă  cames, agrandir l’ouverture des 8 soupapes et revoir l’angle d’ouverture. Avec tout ce petit monde, le kit PTS fait grimper la puissance du XU5J Ă  125cv pour un couple de 141Nm. Ainsi Ă©quipĂ©e, la 205 GTi PTS Ă©tablit le 0-100 km/h en 8″5 et peut enfin dĂ©passer les 200 km/h, grâce Ă  un rĂ©gime moteur maximum nettement plus Ă©levĂ©.

 
GTi 1.6L 115cv

Le kit Peugeot-Talbot Sport c’était une riche idĂ©e, certes, mais Ă  15.000 balles le carton de pièces (soit l’équivalent de 4200€ aujourd’hui) ça faisait quand mĂŞme vachement cheros les 20 canassons supplĂ©mentaires. D’autant plus que Renault, vexĂ© de voir sa petite R5 se faire tabasser par la Lionne n’est pas restĂ© les bras croisĂ©s : Sa nouvelle Super5 reprend ses parts de marchĂ© durement gagnĂ©es, Ĺ“il pour Ĺ“il, dent pour dent, y compris sur le segment sportif avec l’arrivĂ©e du l’agaçant GT Turbo.

En 1986, Peugeot va donc procéder à quelques petits ajustements au cœur de son 1600cc. Nouvelle culasse, remplacement de l’arbre à cames, augmentation de la levée des soupapes, amélioration des pistons et renforcement des bielles font passer la puissance du bloc à 115cv dès 6250rpm. La mécanique est plus pointue, mais le nouveau moulin, baptisé XU5J-A perd quelques unités de couple dans l’opération. La 205 GTi n’affiche plus que 133Nm à 4000rpm, ce qui ne l’empêche pas d’atteindre les 196 km/h et de franchir les 100 km/h en 9 secondes et 1 dixième. La féline a repris de la graine, elle redevient compétitive. Le anciennes versions 105cv n’ont plus qu’à sortir du catalogue, tout comme le brillant et hors-de-prix kit PTS.

On notera l’arrivée tant attendue du second rétroviseur -hallelujia- , mais en option ! #FallaitPasTropEnDemanderNonPlus

CTi 1.6L 115cv

La même année, le Lion va profiter de l’upgrade moteur de la 205 GTi pour annoncer une version décapotable, la CTi. Sa silhouette est l’œuvre du Maestro Pininfarina, resté en contrat exclusif avec Sochaux depuis les années 50 et la Peugeot 403. Très épurée, la CTi conserve les lignes principales et la classe de la GTi. Quel bonheur de s’offrir une virée, brushing au vent, avec 115cv sous la pédale et toutes les qualités de la 205 GTi. Toutes ? Pas vraiment en fait… Car si sur le papier, les chiffres sont similaires, la déroute est brutale une fois en pratique. En effet, entre la découpe totale du pavillon, des montants, le renforcement du plancher, l’ajout d’un serre-tête de sécurité et tout le petit merdier pour replier la toile, le châssis a subi tellement de modifications qu’il est complètement dénaturé.

En conduite normale, on trouve les mêmes sensations que dans la GTi, mais lorsqu’il s’agit de s’énerver un peu, le train avant est immédiatement dépassé par les événements. Ça flotte, ça se dérobe, ça tire tout droit et les remontées d’informations dans la direction, qui font de la GTi un outil si parfait, sont nullissimes pour ne pas dire absentes dans la CTi. On se croirait presque au guidon d’un 660 Raptor dans la mélasse. C’est vraiment dommage car sur le papier la 205 CTi avait tout pour élargir la gamme GTi. Au final, c’est un joli petit cab’ avec une gueule de GTi, bon pour faire le beau sur la côte en plein mois d’aout. Mais le rêve s’arrête là.


205 GTi 1.6L 115

Phase 2. 1988 – 1990.

Lifting

Après quatre annĂ©es de commercialisation, le Sochalien va entreprendre un rafraĂ®chissement de sa 205, et c’est surtout la vie Ă  bord qui va mĂ»rir. L’ancienne planche de bord « Dinausorèsque » est redessinĂ©e et devient grise. Elle colle un peu plus Ă  l’air du temps bien qu’elle soit encore très loin des standards germaniques. L’instrumentation voit sa graduation passer Ă  220 km/h, tandis qu’un tout nouveau volant 3 branches, gainĂ© de cuir et bien plus sympathique fait son apparition, toujours siglĂ© GTi. Une nouvelle sellerie en tweed nommĂ©e « Monaco » vient recouvrir les semi baquets avec des lignes rouges et blanches. ExtĂ©rieurement, rien ne change ou presque, car Peugeot se dĂ©cide enfin Ă  fournir le second rĂ©troviseur de sĂ©rie ! En 1989, la cĂ©lèbre sellerie « Quartet » vient garnir le catalogue, ainsi que les deux nouvelles robes mĂ©tallisĂ©es bleue « Topaze » et blanche « Beta » . Cette dernière disparait dès l’annĂ©e suivante au profit du magnifique gris « Magnum ». 1990 c’est aussi l’arrivĂ©e d’une nouvelle boite de vitesses [BE3] avec la marche arrière en face de la 5ème, qui vient remplacer l’ancienne, et des enrouleurs de ceinture Ă  l’arrière. Exit le rĂ©glage des sangles !


Phase 3. 1991 – 1992.

Le DĂ©but de la Fin

En 1991, c’est Renault qui se fâche avec la prĂ©sentation de la Clio 16s. C’est une voiture ultra moderne et très en avance sur son temps qui fait indĂ©niablement de l’ombre Ă  la 205 GTi. Alors Peugeot tente un ultime rajeunissement de sa compacte. A l’extĂ©rieur, les clignotants deviennent blancs et les feux arrière sont modernisĂ©s puis fumĂ©s – C’était vraiment la grande mode des annĂ©es 90s – La planche de bord conserve son dessin mais retrouve sa couleur noire d’Antan. Peugeot propose une nouvelle sellerie biton « Ramier » pour habiller ses sièges. Le bleu « Miami » vient remplacer le « Topaze » tandis que le tout nouveau vert « Sorrento » s’ajoute aux options. Toutes ces modifications seront malheureusement insuffisantes pour lutter, et la puissante image de la fĂ©line commence Ă  faiblir face Ă  une concurrence qui s’embourgeoise. En 1992, après huit annĂ©es de règne incontestable, la 205 GTi s’éteint, gravant Ă  jamais son sacrĂ© numĂ©ro dans la mĂ©moire des passionnĂ©s. Dernière Ă©volution, normes europĂ©ennes obligent, les phares Ă  longue portĂ©e passent au blanc.


Compteurs

L’instrumentation de la 205 GTi, c’est quelque chose… Jusqu’en 1988, chaque millésime a eut droit à sa petite modification :

1 • 1984

Jaeger. Symboles de pression et tempĂ©rature d’huile identiques.

2 • 1985

Jaeger. Symbole de tempĂ©rature d’huile spĂ©cifique.

3 • 85/86

Jaeger. Tachymètre gradué à 220km/h. Échelle de 5 km/h.

4 • 85/86

Jaeger. Tachymètre gradué à 220 km/h. Échelle de 10 km/h.

5 • 1986

Veglia. Zone rouge Ă  6500rpm.

6 • 1986

Veglia. Zone rouge Ă  6250rpm.

7 • 1987

Veglia. Zone rouge Ă  6000rpm.

8 • 88/92

Veglia. TempĂ©rature d’huile graduĂ©e Ă  150°C maximum

L’Armada de compteurs de la 205 GTi.

Sœurs // Compétition

La 205 GTi a trois petites sœurs : La monstrueuse et rarissime 205 Turbo16 qui sort la même année, la 205 GTi 1.9L qui débarque en décembre 1986 et la 205 Rallye, petite dernière de la sororité, de 1990. Elles visent chacune des clientèles différentes, mais sont toutes trois empruntes de sportivité.

La 205 a un pĂ©digrĂ©e de gagnante. PilotĂ©es par Ari Vatanen, Timo Salonen et Juha Kankkunen, les monstrueuses versions T16 Évolution et T16 Évolution 2, remportent les deux Championnats du monde des Rallyes 1985 et 1986, catĂ©gories constructeurs et pilotes. En 1987 et 1988, toujours aux mains de Vatanen puis de Kankkunen, ce sont les Paris-Dakar qui tombent. 1988 c’est aussi l’annĂ©e de Guy FrĂ©quelin qui remporte le Championnat de France de RallyCross, suivit de Wambergue en 1989 puis de Beuzelin en 1990.


Rivales

Bien que sa production ait cessĂ© l’annĂ©e de sortie de la 205 GTi, la cible visĂ©e, c’Ă©tait bien elle :

La Volkswagen Golf GTi et ses 112cv Ă©tait la cible N#1 de la 205 GTi.

En seconde et troisième positions, on pouvait voir les Renault 5 Alpine Turbo et la nouvelle Volkswagen Golf II GTi, chassées brutalement du top par la Lionne :

Puis suivait une plĂ©thore de petites GTi, atmosphĂ©riques pour certaines, turbocompressĂ©es pour d’autres. Toutes se sont faites dominer de loin par la 205 GTi, Ă  l’exception de la Super5 GT Turbo qui a su lui donner un peu de fil Ă  retordre. Ce qui ne l’a pas empĂŞchĂ© de finir grande perdante, comme les autres…


Conclusion

Sortie de nulle part, la 205 GTi reste pour les connaisseurs, celle qui a balayĂ© avec une facilitĂ© dĂ©concertante la Golf GTi, pionnière dans son domaine. Mais non contente de ravir la couronne du segment GTi, Peugeot a su lutter durant près d’une dĂ©cennie pour conserver son leadership. Si on rajoute Ă  cela que sans elle, c’était la mort assurĂ©e du Lion, la 205 GTi dĂ©tient un capital sympathie Ă©norme auprès de ses admirateurs, et Ă  l’échelle du monde entier. Pour autant, on ne retiendra pas son habitacle dĂ©suet, ni son manque de confort global. Ce que l’on retiendra en revanche, c’est ce qui a marquĂ© l’histoire automobile : Son caractère de feu et la manière dont elle a surĂ©levĂ©, et scellĂ© dans le granit tous les critères qui font une vĂ©ritable GTi. C’est elle qui a dictĂ© les règles, et pour cette raison, elle est et demeurera pour toujours la Reine des Lionnes, la Reine des GTi.

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LeTorr.

Par LeTorr

Passionné Nippones, Expert Renault spécialisé Youngtimers.

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