Elle en met plein la vie
Ahhh les années 90, que de bons souvenirs : Coronna et son « Rythm of the night », le T.G.V. encore tout orange qui pète un chrono à plus de 515 km/h, l’arrivée de la Playstation de notre cher Bulot, le Tunnel sous la Manche, Nikita… Mais surtout la nouvelle petite protégée de Boulogne, la Clio ! Comme la 205 a fait subir une terrible déculottée à la Super5, il faut dire que Renault n’y a pas été avec le dos du piston en terme d’innovations. Prenez place dans le semi-baquet passager, Octane-102.com vous emmène à la découverte de la Clio première du nom…
Présentation
Sortie tout droit des bureaux de la Régie, elle se présente directement comme le nouveau standard des petites compactes avec ses formes du futur et son habitabilité exemplaire pour sa catégorie. Et bien sûr, comme toute génération d’auto qui se respecte, la Clio a très rapidement le droit à sa version guerrière, son Athena : L’épatante Renault Clio 16s. Derrière ce doux patronyme, première du genre à se réapproprier un vrai nom, se cache une véritable teigne schizophrène, capable du plus beau sourire comme du plus effroyable des regards, selon l’humeur de son pilote. Un côté Docteur Jekyll pour les déplacements journaliers, et un côté Mister Hyde tentant les âmes perdues à sombrer dans les méandres de la zone hachurée…
Extérieur
Le projet est acté en 1990 et la production de la future Clio 16s commence dans la foulée pour une livraison dès l’année suivante. D’emblée, elle affiche la couleur avec son capot spécifique : Muni d’une entrée d’air massive et volontairement bombé, il épouse au centimètre près la culasse qui loge dans ses entrailles. Les quatre ailes sont tirées pour asseoir le côté trapu et portent fièrement les inscriptions 16s. Des parechocs exclusifs sont montés à l’avant comme à l’arrière qui voit une discrète sortie d’échappement faire son apparition du côté gauche. Un petit becquet vient parfaire la finition en haut du hayon. Niveau châssis, l’assiette est abaissée, les voies sont élargies et les superbes jantes Turbine de 15′ -mais seulement 4 trous- si chères au Losange sont toujours de la partie. Le tout confère un aspect « Bulldog » à l’auto et semble dicter les nouvelles règles du jeu à tenir pour la concurrence durant la prochaine décennie.
Intérieur
L’intérieur n’est pas en reste et se voit doté de sièges baquets spécifiques en velours laissant apparaître des motifs jaunes et bleus. Le volant tri-branches de la sulfureuse 21 Turbo est à nouveau repris et revêt un cache central exclusif. L’instrumentation, somme toute perfectible, se révèle archi-complète : En plus des traditionnels compte-tours, tachymètres et température d’eau, la Régie a eu l’idée de l’année en posant, comme ça en plein milieu du tableau de bord, une collection de trois outils de mesure pour l’huile : Pression, température et l’habituel niveau. La cerise sur le gâteau : Un thermomètre digital placé au centre du compteur. L’ultime insulte à la concurrence eût été un ordinateur de bord complet en lieu et place, cependant, et devant la métamorphose fort impressionnante de la plus petite des Renault, on ne peut que se taire et admirer le travail !
Moteur
La Clio 16s hérite du moteur F7P-722 de la R19 16s. Historiquement, il fait partie de la famille F et n’est autre qu’un dérivé du F8M diesel qui équipait les R9 à leur lancement. Dès 1986, Renault le fait passer de 55 à 90cv en le convertissant à l’essence et en le réalésant à 1965cc. Mais afin d’atteindre les bouillants 140cv, le quatre cylindres en ligne a été downsizé à 1764cc (1.8l) et associé à une culasse de 16 soupapes. Afin de rendre cette entreprise viable, les sorciers de Renault doivent s’affairer sur la disposition complète des accessoires, car la place dans la baie moteur est compté. Implanté transversalement, le bloc est piloté par une injection multipoints de type Fenix 3 et couplé à une boite JB3 de 5 rapports.
L’ensemble développe un couple maximal de 165 Nm dès 4250rpm. Grâce à son poids plume de 975kg, la Clio 16s est capable d’atteindre les 100 km/h en 8″3 et de crever le kilomètre en 29″4. Malheureusement son Cx de camping-car fait stagner sa vitesse de pointe à 209 km/h et malgré des envolées plutôt rageuses au-delà des 4500rpm, le bloc manque sensiblement de coffre à bas régime. On lui pardonnera sans sourciller tant la sonorité qu’il nous offre a été travaillé.
Fiche technique complète
IDENTITÉ : | |||
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Dénomination | Clio 16s | Clio 16v | |
Millésime | 1991-1992 | 1993-1994 | 1994-1997 |
Type Mine | VF1 C575 | VF1 C57D | |
Fiscalité | 9cv | 9cv | |
---MOTEUR--- | |||
Code | F7P 700 | F7P 722 | F7P 722 |
Bloc | Alu | Alu | |
Architecture | L4 DOHC | L4 DOHC | |
Cylindrée | 1764cc (1.8L) | 1764cc (1.8L) | |
Aspiration | Atmo | Atmo | |
Soupapes | 16s | 16s | |
Implantation | Transversal avant | Transversal avant | |
Gestion | Fenix 3 inj. multi | Fenix 3 inj. multi | |
AxC | 82,0 x 83,5 | 82,0 x 83,5 | |
PMax | 140cv @6500rpm | 137cv @6500rpm | 137cv @6500rpm |
CMax | 165nm @4250rpm | 160nm @4250rpm | 160nm @4250rpm |
RMax | 7000rpm | 7000rpm | 7000rpm |
---TRANSMISSION--- | |||
Type | (FWD) Traction | (FWD) Traction | |
Boite | JB3 Ã 5 rapports + MAr manuelle | JB3 Ã 5 rapports + MAr manuelle |
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---ROUES--- | |||
Pneus | 175/60 V14 (Taules) 185/55 V15 (Turbine) | 185/55 V15 (Etoile) | |
Freins avant | Disques Ventilés 259mm | Disques Ventilés 259mm | |
Freins arrière | Disques pleins 238mm | Disques pleins 238mm | |
Aides | --- | --- | |
---PERFS--- | |||
VMax | 209 km/h | 205 km/h | 205 km/h |
0-100 km/h | 8"0 | 7"8 | 7"8 |
80-120 km/h | --- | --- | --- |
400m | 15"9 | 16"0 | 16"0 |
1000m | 29"4 | 29"7 | 29"7 |
Poids | 975 kg | 980 kg | 980 kg |
RPP | 7.0 kg/cv | 7.2 kg/cv | 7.2 kg/cv |
Rendement | 78 cv/L | 76 cv/L | 76 cv/L |
Conso Mixte | 7,7 l/100 | 7,9 l/100 | 7,9 l/100 |
Tarif neuf de base | 103 600 frs | --- | |
Cote 2017 | 3000€ > 6000€ | 3000€ > 6500€ |
La norme Euro 1
S’il y a bien deux choses qui ont passablement énervé les amoureux de sportives durant les années 90, ce sont les arrivées quasiment simultanées du permis à points et de la merdicimale norme antipollution Euro 1. Cette dernière est responsable de nombreuses chutes de puissances, parfois sévères, sur nos moteurs. Si certaines autos comme la 21 Turbo y ont laissé quelques plumes en écartant 13cv dans l’opération, d’autres on perdu leur plumage complet : La 405 Mi16 en fait la triste expérience, et détient la palme de l’humiliation en passant d’un 1.9l de 160cv à un 2.0l de 155cv ! Fort heureusement, la Clio 16s sauve les meubles grâce à une légère révision de son bloc. La plaie est suturée et le F7P-722, son nouveau nom, ne perd que 3 poneys. Son couple est lui aussi allégé de 4 Nm, une broutille en comparaison.
Lifting
En 4 ans, la Clio a fait un carton plein pour Renault : Elle s’est vendue comme du petit pain et c’est donc tout naturellement que La Régie se penche sur le restylage de son nouveau best-seller. Bien entendu, la Clio 16s n’y échappe pas et devient au passage la Clio 16v. Si du côté mécanique la recette du F7P ne bouge pas d’un iota, l’extérieur voit tous les nouveaux éléments de la Clio phase 2 débarquer : Des baguettes de portes plus larges sur lesquelles apparaissent les nouveaux badges 16V, une trappe à essence Kangoo-Style et de nouveaux feux arrières bombés du meilleur effet. Le hayon se pare quant à lui d’une bande catadioptre très discrète, les logos arrières sont placés au dessus, le bras d’essuie-glace s’affine nettement et les baguettes de pare-chocs se simplifient. Pour clôturer le tableau, la calandre se voit modernisée et est à présent peinte de la même couleur que l’auto qui trône désormais sur des jantes en étoile inédites.
L’intérieur accueille maintenant les sièges de la R19 16v qui, en fonction de la teinte extérieure de l’auto, affichent des motifs verts ou bleus. Toutes les aiguilles de l’instrumentation passent au blanc et la commande de chauffage s’affine. Pour bon nombre des pièces de l’habitacle, Renault a été piocher dans la banque d’organes de la grande cousine : La R19. Au final cette Clio 16v gagne en maturité en s’embourgeoisant au sens non-péjoratif.
Fin de carrière
Fin 1996, malgré un ultime lifting au gout plus que discutable, quelques Clio 16v sont fabriquées mais conservent les traits de la phase 2. Durant toute sa production, la Clio première du nom a été livrée en dix coloris sous trois finitions distinctes : Métallisées, vernies et nacrées.
Petites soeurs
Si durant sa carrière, la Clio 16s obtient le rang le plus ultime de sa famille, elle n’est pas pour autant la seule sportive. Les budgets plus limités ont le choix de se tourner vers la Clio RSi équipé du F3P, un moteur 1.8l de 110cv. Mais pour les porte-feuilles vraiment serrés, Renault à conçut spécialement la Clio S. Développée à partir du châssis trois portes de la Clio standard, elle est complètement dépouillée et embarque le 1400cc Energy E7J, qui se trouve gonflé à 80cv, grâce à l’emploi d’une injection monopoint. La Clio S à rencontré un vif succès chez les plus jeunes lors de sa sortie. Elle est identifiable par son liseré vert qui court tout le long de la caisse, sur les baguettes et parechocs.
Série limitée 16v Grand Prix
Cette Clio 16v GP est produite à 500 exemplaires durant l’année 1996, afin de fêter le titre constructeur F1 de la saison précédente sur Benetton-Renault. Obtenu grâce à Monsieur Schumacher, cette Clio n’est commercialisée qu’en Allemagne. Elle est équipé du F7P-722 de 137cv. Une version RTi GP de 75cv existe également.
Série limitée Williams
Bien plus connue des amateurs, la terrible version Williams limitée initialement à 2500 modèles, est lancée sur les chaînes de montage des 1993. Animée par un 2.0l 16v de 150cv, cette Clio est surprenante de par l’aura qu’elle dégage. Tout est spécifique à cette version, de l’intérieur à l’extérieur en passant par le moteur. Contrairement à ce que l’ont pourrait croire, elle n’est pas née du travail de Williams-Renault en F1. La Régie avait juste besoin de faire homologuer 2500 exemplaires d’un moteur 2.0l pour s’engager en rallye. Devant l’engouement suscité par la Clio Williams, la production continuera bien au-delà des 2500 modèles…
Concurrence directe
Durant sa vie, la Clio 16s eut quelques rivales directes. Qu’elles fussent dotées de multisoupapes ou de turbo, elles eussent toutes en commun une motorisation à 4 cylindres, comprise entre 130 et 140cv.
205 GTi 1.9 1.6L 16v 2.0L
Competition
La Clio 16s a participé à divers championnats tout au long de sa carrière. Dès 1990, elle court en Clio 16s Coupe, qui se trouve être l’ancêtre du Clio Cup actuel. Cette série d’épreuves internes à Renault sert à promouvoir les jeunes talents et faire la publicité d’un modèle. En 1991, Renault engage la Clio 16s en groupe A. Mais avec une cylindrée en dessous de ses concurrentes, elle est à la peine. Le Losange planche alors sur une homologation d’un 2.0L pour s’inscrire en kit-cars A/7K. La Clio Maxi voit alors le jour, donnant naissance au passage à la série limitée Clio Williams. Jean Ragnotti et Philippe Bugalski participeront à son succès.
Clio 16s « Coupe » Clio 16s Groupe A Clio Maxi Groupe A
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