Belles, belles, belles…
Depuis de longues années, les acteurs du marché automobile ont recours à des « gammes » pour chacun de leurs produits. Les petites gens peuvent ainsi acquérir des modèles à bas coût ultra dépouillés pendant que le riche, lui, s’offre la vitrine technologique. Mais en parallèle de toutes ces offres, il est coutume qu’un constructeur développe une version plus musclée, qui lui sert d’étendard…
Pour certaines d’entre elles, le défi sera poussé encore plus loin afin d’obtenir une totale exclusivité. Quitte à passer par la limitation d’exemplaires. Comme on dit chez Octane-102.com : portefeuille bien garni, rareté garantie…
TOP #1
RENAULT Clio Williams® 1993-1996

La championne toute catégorie. Difficile de faire mieux en terme d’exclusivité dans cette Clio. Si elle conserve la carrure toute en muscle de la Clio 16s, elle revêt la somptueuse robe Bleu Sport 449 (inaugurée par la Super5 GT Turbo Alain Oreille) agrémentée des Speedline dorées. A l’intérieur c’est un vrai festival tant elle respire le parfum Williams : Instrumentation, levier de vitesse, moquette, sièges, banquette, plage arrière et j’en passe… Le moteur est aussi spécifique et atteint 150cv grâce à ses 2.0l de cylindrée. Pour tenir tout cela en ligne, le châssis a été revu et adopte un train avant plus large qui lui confère une aura exceptionnelle. Au final c’est tout qui change, autant visuellement que mécaniquement et on adore ça. Médaille d’or haut la main !
TOP #2
ABARTH 695 Tributo Ferrari 2012-2013
Celle-là, c’est la bonne surprise du classement, un petit bijou assez rare pour être hissé sur le podium. Pour son développement, Abarth à réquisitionné son sous-fifre, un petit préparateur de tas de ferraille rouge nommé… Ferrari ! Et le résultat est quand même explosif : Le 1.4l T-Jet passe à 180cv grâce à un turbo plus gros, une gestion Maranellisi et un échappement « Record Monza » signé Abarth. Le freinage est assuré par quatre gros disques pincés par des étriers Brembo à quatre pistons et l’amortissement est spécifique. A l’intérieur, tout rappelle à l’univers Féfé : Un superbe compteur Jaeger reprenant l’identité des supercars du Cavalino Rampante, des sièges Sabelt ultra-lights, un volant avec repère point-zéro aux couleurs de l’Italie, des inserts de carbone à foison, un pédalier aluminium… La liste est longue. Et que dire de l’extérieur ? La robe Rosso Scuderia du meilleur effet n’est pas seule au catalogue. Les teintes jaune, bleue et grise sont également disponibles. Montée sur de superbes jantes en 17 pouces et gavée d’orifices respiratoires, elle porte fièrement les badges Abarth, 695 et Ferrari. Produite à 200 exemplaires, seul son prix complètement démesuré lui fait louper la première place du Top 10.
TOP #3
MINI John Cooper Works GP (R53) 2006
Depuis sa réincarnation en 2001 sous l’Égide de BMW, la MINI s’est rapidement imposée comme la nouvelle Bourgeoise des beaux quartiers. Un subtile tour de passe-passe affolant toutes les Béatrice de Montmirail en herbe. Les âmes guerrières pouvaient alors jusque là se tourner vers la Cooper S et ses 163cv. Mais dès 2006, un coup de tonnerre s’abat sur la planète MINI avec l’arrivée de la John Cooper Works GP, une bestiole gavée par un compresseur Eaton et ne crachant pas moins de 218cv. A l’intérieur, point de banquette arrière, juste une grosse barre anti-rapprochement en aluminium poli et un coffre immense ! Deux magnifiques baquets signés Recaro et une petite plaque numérotée vous rappellent que vous êtes dans un environnement hostile à toute forme de calme. Dehors, l’auto à enfilé un survêt’ de sport complet : Spoiler, bas de caisses, jantes noires de 18 pouces avec étriers rouge pétant, prise d’air béante, coquilles de rétroviseurs rouges et aileron en carbone sont tous aussi spécifiques les uns que les autres. Produite à 2000 exemplaires, elle rafle la troisième place de notre podium.

#4. OPEL Omega Lotus 1990-1993
Outre la version 3000 de l’Omega et son évolution à 24 soupapes qui l’a fait passer de 179cv à 207cv, le préparateur Irmscher dévoile une version Evo 500 de 230cv. Mais celle qui retient notre attention est un savant mélange germano-britannique, à des années-lumières des modèles précédemment cités : Perchée sur ses Ronal de 17″, l’Omega Lotus, aussi appelée Carlton Lotus, se paye une armure noire démoniaque digne des Chevaliers du Zodiaque tout bonnement impressionnante. Ses entrailles ne le sont pas moins avec un puissant bouilleur de 3,6l réglé par Lotus, envoyant 376cv aux roues arrières. Pour coller le bitume, le châssis rabaissé se dote de freins AP Racing, d’un autobloquant et d’un correcteur d’assiette. Une voiture rarissime qui doit sa 4éme place du Top 10 au manque d’exclusivité de son habitacle par rapport aux versions classiques.

#5. VW Golf GTi16 Oettinger® 1981-1983
Produite à 1250 exemplaires, juste pour la France (cocoricooo) VW fait très fort en confiant sa Golf GTi à Oettinger. Le préparateur fait passer sa puissance brute à 136cv en dotant le 1588cm³ d’une culasse à seize soupapes exclusive et totalement avant-gardiste pour son époque. Posée sur ses jantes ATS de 14 pouces et aussi confortable qu’un caddie de supermarché dans les escaliers, elle arbore un kit carrosserie hyper viril et inaugure les doubles-optiques qui deviendront la légendaire marque de fabrique de la Golf 2 GTi. La Oettinger, si particulière, a marqué d’une empreinte indélébile le monde du sport automobile en assumant avec la plus grande dignité l’héritage laissé par la mère de toutes les GTi. On regrettera seulement son habitacle, complètement dénué d’exclusivité, lui faisant perdre quelques places dans notre classement.

#6. PEUGEOT 205 Rallye 1988-1992
Déplumée est l’adjectif qui nous vient tous en tête lorsqu’on songe à la 205 Rallye. Celle qui devait initialement être une édition limitée et qui finit à 30000 exemplaires en 4 ans se trouve dépourvue de la moindre option pour atteindre les 780 kg sur la balance. Livrée uniquement dans une robe blanche et affublée de la bande PTS, elle compte sur ses jantes en tôle de 13 pouces pour transmettre les 103cv délivrés par le 1,3L à double carburateurs spécialement préparés par Danielson. Une mécanique réputée hyper capricieuse, incapable de tenir ses réglages au fil des kilomètres. Et pourtant cette auto est un véritable enchantement dès qu’on a compris comment lui parler. Apte à envoyer valser le bouilleur au dessus des 8000rpm dans un souffle particulièrement rauque, elle n’a rien à envier à la 205 GTi. Pas même la moquette rouge et ses deux sièges qu’elle lui emprunte. Tout comme la Golf GTi 16 Oettinger, on aurait grandement apprécié quelques rappels de la monture dans l’habitacle et quelques erreurs sur son châssis lui font encore perdre quelques points au Top 10.

#7. RENAULT 11 Turbo Zender® 1985
Aaaah la « onze »… Tout un pan de mon enfance ! Époque bénie par le Dieu l’automobile, durant laquelle Renault arrosait sa production à grands coups de suralimentation. La R11 Turbo ne déroge pas à la règle et se fait rapidement une place dans son segment. Mais il existe une version moins connue, issue d’un partenariat avec l’équipementier Zender. Ne cherchez aucun gain de puissance ici, il n’y en a pas. Le petit 1397cm³ turbocompressé se contente de ses 105cv d’origine et les travaux sont davantage orientés vers le châssis. Zender a réalisé le plus gros sur la suspension et la hauteur de caisse qui composent avec le train arrière emprunté à la récente Super5 GTT. Cette R11 Turbo Zender est exclusivement distribué en Allemagne et en France sous l’unique couleur Gris Argent 620. L’allemand a mis le paquet sur les éléments de carrosserie en concoctant un kit méchamment agressif et dans l’ère du temps : Bouclier, bas de caisses, jupe, liseré rouge. Tout est nervuré… A l’extérieur du moins. Car une fois de plus on déplore l’absence de cachet dans l’habitacle, identique à celui de la 11 Turbo classique et le moteur écarté de toute forme d’amélioration qui font dégringoler cette R11 Turbo Zender en bas de notre classement.

#8. PEUGEOT 205 GTi Griffe 1991
Histoire amusante que cette 205 GTi à l’épiderme si distinctif : La rumeur veut que Jean Todt alors directeur de l’écurie PTS bénéficiait d’une 205 GTi 1.9l de fonction qu’il avait fait repeindre en Vert Fluorite pour la caisse et Gris Anthracite pour les jantes. Devant l’admiration suscitée envers le bon goût du directeur, la marque au Lion lance la production de trois mille 205 GTi Griffe. Extérieurement elle reprend exactement les mêmes couleurs que celle de Jean Todt et troque ses badges « GTi » contre des « Griffe » verts et gris. L’intérieur se pare des sièges en cuir de la 205 GTi, mais surpiqués du désormais célèbre vert. Le levier de vitesse est lui aussi gradué de vert et la moquette adopte une teinte grise exclusive. Pour le reste on repassera. Sous le capot, comme sur le châssis, c’est une 205 GTi 1.9l des plus classiques avec l’ABR et le dégivrage des rétroviseurs. Et comme si cela ne suffisait pas, si vous comptiez écouter du Didier Barbelivien en 1991, il fallait mettre la main à la poche car l’autoradio était en option. Voilà comment obtenir une huitième place au Top 10.

#9. RENAULT Super 5 GT Turbo Alain Oreille 1989
Suite à la victoire d’Oreille en rallye Groupe N, la Régie saute sur l’occasion de sabrer le champagne en lançant une série limitée à 2000 exemplaires de sa GT Turbo : L’édition Alain Oreille. Elle inaugure le fameux Bleu Sport 449 qui fera en partie le succès de la Clio Williams quelques années plus tard. Les jantes sont recouvertes du même voile et les stickers GT Turbo disparaissent totalement des flancs. A l’intérieur, en plus d’un éclairage de la boite à gants, la sellerie est décorée de motifs bleus, la moquette est anthracite et le levier de vitesse enfile un soufflet de cuir. Et c’est tout… Le 1400cc Cléon envoie toujours ses 118cv aux roues avant et le châssis demeure identique aux autres GT Turbo. Au final, Renault a juste sabré le Champomy et pour le coup on lui file l’avant dernière place du classement.

#10. PEUGEOT 405 Mi16 LeMans 1992-1993
On termine le classement par une série limitée vraiment très limitée ! La 405 Mi16 Le Mans est produite à 500 exemplaires pour nos amis Helvètes. Dans deux livrées blanche ou rouge uniques à la Le Mans, elle s’équipe de lave-phares (wouhou!), d’un toit ouvrant électrique et basta ! Habitacle, moteur, châssis : Rien de nouveau mon capitaine, c’est une 405 Mi16 1.9l de 160cv comme les autres. En 1993, Peugeot récidive avec une série limitée à 150 modèles mais pour la France ce coup-ci. Plus qu’une seule couleur disponible, c’est le Rouge Lucifer. La firme de Sochaux nous offre toujours gracieusement ses lave-phares mais nous reprend le toit ouvrant électrique (wtf?). Bon, histoire d’être sympathiques, ils ont collé toute une panoplie de stickers Le Mans et autres de badgings inutiles PTS en veux-tu en voilà. Si on rajoute à la liste un moteur de plus forte cylindrée qui se paie le luxe de perdre 5cv, l’addition est salée. Quelle édition limitée… Nous on limitera son classement à la dernière place !
Ce Top 10 n’est bien évidemment pas figé dans le temps, bien qu’il apparaisse relativement difficile de détrôner le podium, nos constructeurs se montrent parfois très surprenant. L’avenir se chargera du reste !
Mise à jour du 15.04.2018
Deux exemplaires vont bientôt venir se greffer à ce classement. Les autos suivantes sont à l’ordre du jour :
- Megane RS R16-R
- Skyline R33 GT-R LM
A très vite !
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LeTorr.